Les illusions qui dupent notre cerveau

9/10/2023

“Notre perception du monde est partielle, notre cerveau est limité pourtant nous avons une vision du monde cohérente, en effet nous mettons en place des tours de passe passe pour reconstruire le monde qui nous entoure”.

Notre cerveau cherche à interpréter les signaux du monde qui l’entoure pour en avoir une représentation mentale cohérente. Sauf que pour cela, lorsqu’il y a des ambiguïtés de possibilité sur des images (illusions d’optique) ou sur des sons (illusions auditives), le cerveau fait un choix entre l’une ou l’autre possibilité. De ce fait il réduit d’ambiguïtés et en tant qu’individu nous sommes sûr de voir la réalité. C’est d’ailleurs pour ça que cela nous perturbe tellement lorsque quelqu’un nous dit qu’il ne voit pas la même chose que nous. Nous sommes tous persuadé d’avoir accès à la réalité, hors nous n’avons accès qu’à notre construction de la réalité.

L’explication de pourquoi nous ne voyons pas la même image lors d’illusion d’optique est donc celle-ci : notre cerveau à choisi l’une ou l’autre ambiguïté de l’image, et si je n’ai pas la même perception que mon voisin c’est que son cerveau à choisi, à l’inverse de moi, l’autre option.

Ce qu’il faut retenir c’est que nous reconstruisons en permanence le monde qui nous entoure et que nous n’avons jamais accès à la réalité. Et qu’au delà de reconstruire le monde, nous allons jusqu’à le prévoir pour garder cette notion de cohérence et de stabilité; Comme dirait le vieille adage : nous ne voyons pas le monde comme il est mais comme nous souhaitons qu’il soit.

Pour donner un exemple encore plus flagrant : si nous prenons le cas d’une image d’un stylo BIC prise sur internet, nous savons que le manche du stylo est rond, pour autant nous avons devant les yeux une image plane. Nous venons d’interpréter ce que nous voyons. Nous sommes également capable de lire des phrases où les mots ne sont composés que de quelque lettre correctement placées. Et heureusement que notre cerveau est capable de réaliser cette gymnastique mentale, il nous permet de gagner du temps en nous permettant de ne pas analyser tout ce que nous observons et il ne nous laisse pas dans l’ambiguïté.

Petites anecdotes supplémentaires, outre le fait de réduire l’ambiguïté en faisant un choix, nous allons chercher à justifier ce choix coûte que coûte, en ayant tendance à surestimer les conséquences positives de ce choix et minimiser les conséquences négatives afin de rester cohérent et limiter la dissonance. Une expérience a même montré que lorsqu’on demande de faire un choix de beauté entre deux personnes, et qu’on demande ensuite au participant de justifier son choix en lui montrant l’autre photo qu’il n’a pas choisi en le dupant, il va justifier la beauté de la personne qui lui est présenté alors que son premier choix était l’autre personne.  On va justifier n’importe quel choix à partir du moment où on est persuadé de l’avoir choisi. On parle alors de cécité au choix. Cette volonté de justifier notre choix coute que coute est utilisée fréquemment en thérapie concernant les phobies. Le thérapeute va progressivement placer le patient face à sa phobie, et il n’aura pas d’autre choix que de s’y confronter. Pour réduire alors l’ambiguïté de peur et d’incapacité face à celle-ci, son cerveau va se construire cette image de “je suis capable de le faire donc c’est que ca ne fait pas tant peur que ça” et donc petit à petit le cerveau va déconstruire cette phobie acquise durant l’expérience.

Nous interprétons aussi dans notre raisonnement. Notre raisonnement nous sert, entre autres, à résoudre des problèmes et prendre des décisions. mais parfois nous sommes biaisés...Et c'est là que surgissent les BIAIS COGNITIFS ! Notre recherche de cohérence est tellement forte que nous optons parfois pour des raccourcis de pensé, peu rationnels et faussement logiques. Et ces biais cognitifs sont aussi forts que les illusions d'optique...difficile d'y échapper. La première chose néanmoins et d'en prendre conscience et de s'y intéresser. Cela permettrait de limiter les quiproquo avec notre environnement car nous n'avons "pas entendu la même chose", "pas vu la même chose", pas "agi de la même façon".

➡️ Notre cerveau reconstruit le monde sur la base de ce qu’il perçoit pour réduire l’ambiguïté de ses perceptions ce qui peut l’amener à avoir une vision biaisée de la réalité. Mais cependant, heureusement que nous sommes capable de réaliser cette gymnastique mentale car sans cela nous serions incapable de faire des prédictions et nous ne pourrions agir correctement dans l’environnement qui nous entoure.

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